Dimanche 12 juin, 2 362 personnes ont signifié dans les urnes que, « oui, prendre soin de la démocratie » est important ». Geste d’autant plus fort qu’il s’inscrivait en toute indépendance des partis, pour créer les conditions d’une démocratie plus aboutie.
Bien sûr, nous aurions tant aimé installer ce premier mandat délibératif à l’Assemblée nationale et nous fédérer, du territoire jusque dans les lois, autour de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable. Ce temps n’est pas encore venu.
Ce fut un honneur et une grande responsabilité de construire cette route à vos côtés.
Merci pour vos très nombreux messages à la permanence, dans les rues ou en ligne pour nous dire que cette campagne vous a touchés, qu’elle a changé quelque chose dans votre rapport à la politique, votre perception de l’engagement, votre citoyenneté. Merci pour les sourires sur vos visages, pour les étoiles rallumées dans vos yeux. Vous nous avez beaucoup parlé de graines semées. À chacune et à chacun de les faire germer.
Notre plus grande récompense ? Celles et ceux qui nous ont dit être allés voter avec conviction. Avec joie même. Celles et ceux qui sont venus à l’une de nos 18 réunions publiques, par curiosité, par intérêt aussi, bravant l’inconnu, tissant de nouveaux liens, au-delà des a priori.
Les yeux dans les yeux, durant ces 240 jours de campagne, nous nous sommes dit lors de chaque rencontre que nous ressentions intimement que notre démocratie ne fonctionnait pas aussi bien qu’elle le pourrait. La politique ne devrait pas être une confrontation de peurs. La politique, c’est simplement reconnaître des problèmes et les prendre en charge. Calmement, sereinement.
Les clivages partisans stériles ne sont pas une fatalité. Ils ne sont que la conséquence d’un système politique dysfonctionnel. Ils ne nous aident pas. Nous savons qu’il y a beaucoup à réparer, que tout est à construire. Il n’y a pas de baguette magique, personne ne le fera à notre place. Oui, la route est encore longue pour faire atterrir la politique au niveau du réel. Les clés pour y arriver : le temps accordé, le respect, l’écoute mutuelle et des espaces de délibération pour progresser ensemble.
Notre campagne est une question. Elle ne nécessite pas une réponse immédiate. Mais elle s’adresse à chacune et à chacun qui nous lisez. Dans notre for intérieur, considérons-nous que déléguer nos voix à des représentants de partis est utile à la société, ou pensons-nous que nous avons à faire, chacune et chacun, un pas vers une implication plus importante dans les affaires de la cité ?
À celles et ceux qui veulent y apporter une réponse, nous vous invitons à nous retrouver les 1er et 2 octobre pour un moment de retour d’expérience, de partage de nos apprentissages et enseignements de cette belle aventure.
Prendre soin de la démocratie, c’est hier, aujourd’hui et demain.
Quitterie de Villepin