Les révélations de notre grande consultation

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Quitterie : Bonjour à toutes et à tous.

Nous sommes actuellement au 45 rue Daubenton, devant la permanence de campagne. C’est un grand jour actuellement parce que nous allons aujourd’hui vous délivrer les premiers résultats de la consultation.

Cette consultation, on la mène depuis deux mois sur le territoire, dans les cinquième, sixième et septième arrondissements de Paris. Nous allons à la rencontre des habitants et des habitants pour leur demander ce qu’ils pensent de la proposition politique que nous leur faisons.

On a envoyé grâce aux dons, aujourd’hui, il y a 142 donateurs et donatrices qui ont accordé des dons à cette campagne qui nous ont permis d’imprimer ces consultations et de les envoyer dans les 72 000 boîtes aux lettres des habitants et des habitantes de la circonscription.

On les a aussi portées sur les marchés, devant les écoles, on les a portées aussi en porte-à-porte. On va avec toute l’équipe que vous voyez là, une partie en tout cas de l’équipe, d’autres sont derrière l’ordinateur à nous suivre aujourd’hui.

Et donc on a travaillé pendant deux mois à aller chercher donc que pensaient les personnes, des propositions que nous leur faisions. Aujourd’hui, cette consultation, c’est pour retrouver le goût du politique.

On est actuellement dans l’entre deux tours de la campagne présidentielle et on est nombreuses et nombreux à trouver que ce rendez-vous présidentiel est pauvre, qu’il ne nous permet pas d’aborder les grands défis, de nous fédérer.

Et donc on va voir si dans les résultats de cette consultation, on a des ingrédients qui vont nous donner des raisons d’espérer, des raisons de construire l’avenir de la démocratie.

Une démocratie plus aboutie qui intègre, qui associe les citoyens et les citoyennes dans les décisions qui les concernent au premier chef. Céline, est-ce qu’on peut commencer à révéler les résultats de cette consultation ?

Céline : On va commencer à les révéler puisque la première question qu’on vous a posée était : comment qualifieriez-vous votre lien avec votre député ? Martial ?

Martial : Merci beaucoup. Malheureusement, ce lien, il est, à 85 % des personnes qui ont répondu. Il est inexistant et il y en a aussi 30 % des personnes qui ont répondu à la consultation, qui le jugent à améliorer.

Quitterie : Ça, c’est un résultat qui nous a beaucoup surpris. Alors, peut-être, c’est parce qu’on est à Paris et donc du coup, qu’on ne connaît pas forcément son député actuel. Mais peut-être que c’est aussi un lien qui est durablement brisé. Ça nous a interpellés.  

Un lien qualifié d’inexistant, c’est exactement pour ça qu’on fait cette campagne. C’est exactement pour ça qu’on va chercher les habitantes et les habitants, dès la campagne, pour les associer à la construction du futur mandat.

Nous voulons réparer ce lien, nous voulons le mettre en œuvre. Nous voulons associer les habitants et les habitantes tout au long du mandat et que plus aucune personne de la circonscription, plus aucun habitant et habitante des cinquième, sixième et septième arrondissements de Paris ne puisse nous dire dans cinq ans, je n’ai pas de lien avec mon député ou ma députée, je n’ai pas travaillé à ses côtés.

Céline : Dans la suite logique, nous vous avons demandé comment qualifieriez-vous le rôle de l’Assemblée nationale vis-à-vis du gouvernement ? Roland ?

Roland : Le résultat, c’est que 44 % des sondés le jugent faible et 41 % le jugent à améliorer.

Quitterie : Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, c’est aussi parce que nous avions l’extrême conviction que l’Assemblée nationale avait perdu tout son poids.

Ce n’est pas nouveau sous cette mandature, ça s’est empiré sous cette mandature. Depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, on peut dire que cette Assemblée nationale est en souffrance.

L’enjeu ici, c’est le sens de notre engagement, c’est de réhabiliter l’Assemblée nationale. Faire en sorte que dans la prochaine mandature, il y ait des voix indépendantes, des voix fortes et des voix qui soient légitimées par la participation des citoyennes et des citoyens à la fabrication de la loi.

Céline : Il a été question à cet effet, d’interroger votre place dans la fabrique de la loi. La question posée était : aimeriez-vous être associé par votre députée aux délibérations sur les lois en cours d’élaboration à l’Assemblée nationale ? Julie ?

Julie : Et en effet, 73 % des répondants répondantes se sont dit intéressés pour être associés. Et parmi celles et ceux qui ont répondu vouloir être associés, 72 % d’entre eux se sont dit être prêts et être prêtes à consacrer quelques heures par mois ou par trimestre à cette tâche, ce qui est assez énorme.

Quitterie : Donc, ça, c’est la bonne nouvelle de la consultation. Ça nous dit que oui, c’est possible d’installer à l’Assemblée nationale, dès juin 2022, le premier mandat délibératif de France.

Ça veut dire quoi un mandat délibératif ?

C’est vraiment une autre voie que le mandat représentatif où on vote pour quelqu’un qui va siéger et c’est une forme de chèque en blanc qu’on signe pendant cinq ans. Là, c’est exactement une autre route qu’on propose. C’est de dire OK, vous demandez ce mandat délibératif, et mon engagement, et ce à quoi nous avons travaillé pendant six mois : construire cette assemblée locale délibérative, nous permettre en tant que citoyen et citoyenne, de venir délibérer sur des lois, de venir s’emparer des enjeux.

La culture de la délibération, c’est ce qui nous manque en politique. C’est ce qui nous manque nous, entre nous de nous retrouver à la même table et à travers nos vécus, nos expériences, nos passés, nos réalités, d’élaborer, de phosphorer ensemble, d’aller chercher les expertises dont on a besoin pour nous saisir des enjeux. Et c’est montrer et démontrer par la force de notre travail, que ce serait bien que l’Assemblée nationale s’inspire aussi de ces façons de délibérer.

Puisqu’on sait que l’Assemblée nationale, la délibération, est devenue très pauvre dans une sorte de jeu de rôles où les uns sont pour systématiquement, les autres contre systématiquement, ce qui est pauvre pour la qualité de la démocratie.

Donc c’est une grande nouvelle, c’était un chiffre impressionnant. Oui, il y a des personnes qui souhaitent déléguer leur voix et c’est OK comme ça.

C’est vrai que parfois, dans la vie, on a des moments où on traverse des épreuves, ou on change de travail et tout, et on n’est pas toujours… On souhaite déléguer sa voix. On cherche aussi à faire confiance et accorder cette confiance.

Là l’idée, ce n’est pas qu’une question de confiance. Moi, je ne demande pas aux personnes qui, demain, le 12 juin et le 19 juin, disent voilà… Je ne leur demande pas de m’accorder la confiance.

Moi je demande, la question que je pose aux citoyens et citoyennes, c’est : et vous, est-ce que vous vous faites confiance ?

Est-ce que vous faites confiance dans nos intelligences, dans nos compétences, dans notre capacité à créer de l’intelligence collective sur des sujets qui sont parfois perçus comme arides ?

Mais non, c’est les lois, c’est nos lois. C’est les lois qui déterminent toutes nos vies, qui déterminent aussi les conditions de vie futures sur la terre des générations. Et donc, est-ce qu’on peut s’emparer de ça ?

Ma conviction profonde, c’est que oui.

À partir du moment où on se dit que c’est plus une bonne idée de déléguer, oui, nous pouvons prendre ensemble notre place à la table des délibérations. Et ensemble, nous pouvons produire des délibérations, des avis sur les lois qui vont être riches qui vont être portées demain à l’Assemblée nationale à travers ma voix.

Céline : Pour la prochaine mandature, nous vous avons demandé, vous habitants du cinquième, du sixième et du septième arrondissements, de réfléchir à deux objectifs. Les Objectifs de développement durable 2030 des Nations-Unies ODD 2030 et à l’Accord de Paris. Ce sont deux textes majeurs qui ont été signés en 2015 par la France et par plus de 190 pays. Ils sont notre boussole et constituent une feuille de route incontournable pour prendre les décisions à la mesure des défis de notre temps. Est-ce que Martin, tu peux nous en dire plus ?

Martin : Oui, Céline. Alors, concernant l’Accord de Paris, les répondantes et répondants ont répondu oui à 87 %. Oui, la France doit tenir son engagement sur ce texte et il y a eu aussi 8% des répondantes et répondants qui ont préféré dire non. Et concernant l’objectif de développement durable, 78 % des répondantes et répondants ont répondu oui et 16 % ont répondu non.

Quitterie : Alors, c’est pas du tout ça les chiffres… Donc tu as raison sur l’Accord de Paris, c’est 87 % qui dit oui, 3 % qui dit non, c’est les sans avis, les autres. Et sur les ODD, c’est 78 % des répondantes et des répondants qui dit oui, c’est une feuille de route à mettre en œuvre et 3 % aussi disent non.

Alors ça, c’est quoi ?

C’est aussi une nouvelle importante, notamment pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la question du climat, à la question de l’éducation, de la pauvreté, du logement et tout. Ces deux feuilles de route, la France s’est engagée.

Pourquoi est-ce qu’on ne les met pas en œuvre ? Il se trouve qu’on a le droit.

Le président de la République, le futur président de la République pourrait dire : ben voilà, ces textes ne conviennent pas, ce n’est pas notre feuille de route, ce n’est pas moi qui l’ai mise en œuvre.

Ce n’est pas moi qui ai eu l’intelligence de faire ce programme. Nous, ici, on fait confiance à des cycles de négociations qui ont duré des années où les pays, donc plus de 190 pays, mais aussi le GIEC, mais aussi la société civile, s’est mise d’accord dans un immense effort de trouver ce qui va nous aider à répondre aux défis de l’époque.

Ici, on ne dit pas qu’on est plus intelligent que toutes ces personnes-là réunis pendant des années dans le monde. Ici, on dit qu’en fait, ce travail a été fait, maintenant il faut le mettre en application. Plus une seule loi ne doit sortir de l’Assemblée nationale sans qu’elle corresponde aux objectifs que nous nous sommes nous-mêmes fixés.

Le prochain président de la République pourrait faire comme Trump. Trump est sorti de l’accord de Paris. Est-ce que le prochain président de la République va dire OK, c’est des feuilles de route, on va les mettre en œuvre.

Nous, ici, dans la deuxième circonscription de Paris, ce sera notre grille de lecture. C’est une nouvelle matrice politique qui est légitime, qui est la meilleure feuille de route à ce jour pour répondre aux défis qui nous entourent.

Et c’est ça qu’on va mettre en œuvre.

Et donc, c’est intéressant de voir qu’il y a une forte adhésion dans cette circonscription autour de ces enjeux-là. Pourquoi il y a deux réponses différentes ? L’Accord de Paris, ça a été très médiatisé. Et aussi, je pense qu’on a une fierté française, que ce texte assez incroyable ait été travaillé et signé à Paris. Donc, évidemment, c’est une feuille de route qui s’impose à nous. Les objectifs de développement durable, c’est intéressant. Il y a une différence générationnelle dans ces textes.

Aujourd’hui, les jeunes lycéens, lycéennes, étudiantes et étudiants les connaissent. Donc, on sent que les enfants les connaissent. Ça a été appris à l’école. C’est pour eux une grammaire compréhensible, une feuille de route compréhensible.

On voit en revanche que quand on est un petit peu plus âgé à partir globalement de mon âge, on n’a pas entendu toujours parler de ces ODD et donc ça peut aujourd’hui… Et c’était ça qui était intéressant, des personnes qui étaient plus âgées, regardaient cette feuille de route, et disaient : mais enfin, je ne la connaissais pas. Et en fait, c’est vraiment intéressant, c’est une nouvelle matrice politique qui permet de nous sortir de nos clivages partisans, de nous fédérer au lieu de nous diviser.

Et ce qu’on interroge là-dedans, c’est dire, aujourd’hui, créons des synergies à partir de cette feuille de route. Ces feuilles de route sont déjà mises en application dans des entreprises, sont déjà mises en application dans des collectivités, sont déjà mises en application par des universités qui réorientent leurs programmes autour de ces feuilles de route-là.

Le seul point qui nous manque, c’est nos lois qui devraient servir de catalyseur d’accélérateur de tout ça. On a été, plusieurs d’entre nous, à un colloque à l’Assemblée nationale où le gouvernement engueule les collectivités pour qu’elles le mettent en œuvre.

Mais qui est le chef d’orchestre de tout ça ? Qui est la personne qui doit vraiment permettre qu’on crée ces synergies ensemble ? C’est l’État, c’est le budget de l’État. Dans d’autres pays… En France, ces textes ne sont pas incarnés, ne sont pas portés politiquement, alors que dans plein d’autres pays, ces textes le sont.

On pense notamment au Premier ministre Sanchez en Espagne, qui dit : voilà, j’expérimente la semaine de quatre jours. C’est dans le cadre des objectifs de développement durable. On sait que le Parlement danois ne vote pas le budget de l’État s’il ne correspond pas aux engagements pris dans la feuille de route.

On sait que New York, Los Angeles, Helsinki, mais aussi en France, plein de collectivités travaillent ces feuilles de route. Et donc pour nous, c’est la meilleure matrice politique pour regarder chacune des lois, voir si on doit les améliorer, si elles sont en dessous de nos engagements.

Comment est-ce qu’on va faire en sorte que chacune des lois qui sortent soit à la hauteur des engagements qu’on a pris.

Céline : Merci Quitterie. Parmi les 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030, nous vous avons demandé pour vous quels étaient les cinq objectifs prioritaires.

Auriane : Alors dans les objectifs prioritaires, nous avons en premier lieu l’éducation de qualité. En deuxième place, nous avons eu les mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques. En troisième lieu, nous avons eu : pas de pauvreté. Le quatrième, c’est l’égalité entre les sexes. Et le dernier, le cinquième, c’est la réduction des inégalités.

Quitterie : Donc on voit en premier, dans la circonscription, le thème en tout cas qui ressort aujourd’hui, c’est notamment les questions d’éducation. On voit aussi la lutte contre la pauvreté, la lutte contre les inégalités. Donc c’est vraiment là aussi particulièrement intéressant de voir ce qui nous anime ici, en tout cas maintenant.

Pourquoi on pose cette question ?

C’est que demain, si je suis élue le 19 juin l’assemblée locale délibérative qui siégera à mes côtés chaque année pendant cinq ans, va travailler sur un ODD prioritaire. On sait que ces ODD, ils sont interdépendants les uns les autres et donc que chaque loi sera à regarder précisément au regard des 17. Mais sur un des ODD, donc, là, en l’occurrence, pour l’instant, c’est l’éducation.

On travaillera spécifiquement sur l’écriture d’une proposition de loi, pendant un an, avec les 100 personnes qui composeront l’assemblée locale délibérative, ce sera l’axe de travail prioritaire de la première année de la mandature.

Et chaque année, nous appellerons les 100 000 habitants et habitants à choisir un ODD prioritaire pour faire converger et élaborer la proposition de loi annuelle.

Céline : Merci. Point essentiel de travail sur lequel nous vous avons demandé de vous pencher, c’est la question de la commission au sein de l’Assemblée nationale. À cet effet, nous vous avons demandé dans quelle commission vous souhaiteriez voir siéger votre parlementaire. Véronique, tu peux nous en dire plus ?

Véronique : Oui, je vais vous en dire quelques mots.  Effectivement, peu de gens le savent, mais l’essentiel du travail d’une députée se fait en siégeant dans une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Et nous, nous souhaiterions que les électeurs et les électrices choisissent, participent au choix de la commission de Quitterie lorsqu’elle sera élue en juin. Donc, nous avons proposé le choix des huit commissions et trois se détachent.

Le trio des trois commissions plébiscitées dans la circonscription est : en premier, la commission dédiée au développement durable et à l’aménagement du territoire. En deuxième, la commission aux affaires culturelles et éducation. Et en troisième, la commission des affaires sociales.

Quitterie : La première chose, c’est que je vous propose de faire un petit exercice de fiction réalité. En gros, on est le 19 juin. Notre proposition, installer le premier délibératif de France, accède à l’Assemblée nationale. Les députés ont quinze jours pour faire valoir leurs préférences en termes de commissions. Il se trouve que, en gros, les grands chefs du groupe majoritaire se répartissent les présidences et les vice-présidences des 8 commissions permanentes de l’Assemblée.

Et en gros, on dispatche les 577 députés dans les huit commissions permanentes.

Et globalement, les petits nouveaux ou les petites nouvelles, on les dispatche de façon tout à fait aléatoire. Ce qui va se passer, c’est que, à ce moment-là, les habitantes et les habitants auront élaboré leurs choix et leurs décisions.

On arrive à l’Assemblée nationale, je vais voir les chefs des commissions permanentes et ils vont me dire : ben voilà on va t’attribuer là Et bien je vais dire : en fait, excusez-moi, messieurs, parce que c’est souvent des messieurs, il faut le rappeler.

Euh, pardon, mais il y a 2000 habitantes et habitants qui ont choisi cette commission. Donc là, en l’espèce, aujourd’hui, en tout cas, à date, c’est la commission du développement durable. Et donc de dire : voilà comment on fait, c’est oui, c’est non. C’est oui, et bien, très bien, merci. Et donc informer les habitantes et les habitants que leur choix a été accepté et que tout le mandat, en tout cas, la première année de mandat, se fera dans cette commission-là.

Donc, c’est eux qui auront choisi les travaux en question.

Et si c’est non, eh bien on prendra rendez-vous et donc j’appellerai les 2000 personnes à venir expliquer en quoi c’est important d’accueillir le fait politique que les habitantes et les habitants se raccrochent au travail parlementaire, choisissent la commission en question.

Et là, ce serait un signe assez incroyable que les citoyens et les citoyennes sont revenus dans le jeu politique et ça ouvrirait nos travaux de plus grande ampleur. C’est beaucoup plus difficile d’amender des lois et d’en fabriquer plutôt que de choisir une commission, mais ça nous montrera que nous pouvons avoir un impact sur le cours des choses dans le champ politique.

Céline : Dernier point de cette consultation et question, il faut savoir également qu’au sein de l’Assemblée nationale, les 577 députés n’ont pas les mêmes temps de parole et les capacités d’initiative législative. À cet effet, on vous a demandé, on vous a posé la question que Cyprien va pouvoir résumer.

Cyprien : Alors, la question était donc est-ce que vous préféreriez que votre futur député siège en tant que non-inscrite ? Donc ça, ce sont 190 personnes sur les 1000 qui ont répondu qui ont répondu cette option.  Il était possible de répondre plusieurs options possibles, donc ça fait à peu près un cinquième. Est-ce que vous préféreriez que votre député constitue un groupe parlementaire, c’est à dire rassemble au moins quatorze autres députés autour des nouvelles pratiques démocratiques ?

Une option qui a recueilli 484 accords, c’est à dire à peu près la moitié, presque la moitié. Ou bien encore un nouveau groupe sur les objectifs de développement durable et sur l’Accord de Paris. Et donc ça, ça a également recueilli la moitié des souhaits, c’est à dire 493 personnes, la moitié, la moitié. Un cinquième des personnes pouvaient bien sûr répondre plusieurs fois à plusieurs réponses.

Quitterie : Alors cette question, c’était surtout une question de transparence. Comme vous l’avez compris, je suis indépendante des partis politiques et ce n’est pas subi. C’est un choix.

Nous avons choisi d’aller vers les habitants, les habitantes, les associer, au-delà de ce qui nous sépare, ce qui nous séparerait aujourd’hui. On va les chercher en protégeant l’intégrité de cette proposition politique qui n’est pas partisane. Nous ne sommes pas pour ou contre le prochain exécutif national.

Nous sommes pour l’Accord de Paris, nous sommes pour les objectifs de développement durable. Nous sommes pour associer les habitantes et les habitants aux décisions qui les concernent.

Et ce qui est intéressant là, c’était de dire, voilà je suis sans parti politique, je siégerai en tant que non-inscrite à l’Assemblée nationale. Certes, c’est peut-être avoir moins de poids. Quoi que, entre nous, le poids des députés à l’Assemblée nationale, il ne se mesure pas, en vrai. Donc OK, on part de manière indépendante et on est libres de monter notre agora de circonscription.

Nous sommes libres de délibérer comme on l’entend, ici, avec des facilitateurs et des facilitatrices, de faire ces processus de délibération exactement comme on décidera de le faire ensemble et de montrer aux 576 autres députés que, oui, c’est possible d’associer, quotidiennement, tout au long du mandat, les personnes dans les décisions qui les concernent.

Ça, c’est la première chose.

La seconde chose, on le sait, pendant les cinq ans d’une mandature, il y a des députés qui siègent dans des groupes et qui, au fur et à mesure, se rendent compte, parce que parfois ils ne savaient pas avant. Ils n’étaient pas conscients de ça avant. Ils ne sont pas libres de leur vote. On leur demande de voter comme l’exécutif ou le groupe demande de voter.

C’est la même chose dans les groupes d’opposition. Il y a des règlements intérieurs. Si vous ne votez pas comme on vous demande de voter, vous finissez en général par être exclus ou en tout cas par être mis en marge du groupe et donc de ne pas pouvoir être rapporteur du texte, etc. etc.

Ici, ce qu’on propose c’est qu’à toutes ces personnes qui se rendent compte au début du mandat, au lieu de monter des groupes, qui, de toute façon, sont attaqués au lendemain de leur composition, il y a eu des précédents lors de la dernière mandature.

On pense à nos amis du groupe Écologie, démocratie et solidarité qui était un très joli groupe, avec des députés tout à fait travailleurs, intègres et qui ont fait du bon travail. Mais leur groupe a été mis en défaite, en échec, finalement.

Là, ce qu’on va faire, c’est qu’on a cinq ans et c’était un peu le mandat qu’on est allé chercher avec les habitants et les habitantes dans cette consultation, c’était de dire est-ce qu’il n’y a pas de nouveaux groupes à installer à l’Assemblée nationale ?

Est-ce que finalement votre approche pour ou contre est intéressante ? Est-ce qu’elle ne nous empêche pas de prendre les décisions qu’on aurait besoin de prendre ?

Et donc là, il y a deux options qui sont largement plébiscitées dans la consultation. Donc, mon engagement, c’est, oui, élue, j’irai voir mes collègues députés à l’Assemblée nationale et leur dire : voilà, si vous n’êtes pas contents, construisons une autre maison.

Si vous n’êtes pas contents, si vous voulez vous déployer sur une autre manière, il y a deux groupes qu’on pourrait monter.

Le premier groupe, c’est un groupe qui, comme ici, crée des espaces de délibération avec les citoyens et citoyennes. Ça, c’est une première option, sur l’innovation démocratique.

Et le deuxième groupe potentiel, c’est un groupe qui se fédère autour de la parole de la France dans les grands engagements qu’on a pris aux yeux du monde et aux yeux de nos enfants. L’Accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable, les 17.

Il se trouve qu’à l’Assemblée nationale, il y a déjà un groupe sur les objectifs de développement durable. Il est transpartisan, il réunit des députés de grande valeur et qui n’arrivent pas aujourd’hui à marquer dans l’exercice des lois, dans le budget de la France, dans nos investissements, dans les politiques publiques mise en œuvre, cette matrice politique.

Et bien, je pense que, dans la prochaine mandature, on peut le faire. Et c’est un appel aussi à mes amis qui sont engagés sur le climat depuis des années, qui sont engagés dans des luttes pour réduire les inégalités, pour réduire la pauvreté.

Je crois que nous faisons le constat aujourd’hui que ça ne marche pas. La forme partisane ne nous permet pas de nous fédérer et d’aller réussir à cranter les lois. Nous sommes fatigués, je pense l’avoir manifesté pendant cinq ans.

Nous sommes fatigués de signer des pétitions.

Nous sommes fatigués d’essayer d’obtenir des résultats depuis 20 ans au Parlement européen, à l’Assemblée nationale, au Sénat et de perdre systématiquement tous les arbitrages.

Je propose, et c’est ce que nous construisons ici, une autre grille de lecture qui nous permette enfin de retrouver une mise en capacité au sein de nos institutions pour obtenir des résultats concrets.

C’était tout.

Merci à toutes, à chacune et à chacun d’être venus, avec ce beau temps. Aujourd’hui, c’était un week-end particulier, c’était le week-end de Pâques. Merci d’avoir quitté vos déjeuners de famille.

On sait aussi qu’il y a beaucoup de personnes qui nous regardent aujourd’hui qui nous disent : voilà, j’étais parti, c’était le seul week-end de trois jours et le seul week-end entre ces deux élections.

Donc, on est heureuses et heureux d’avoir pu partager avec vous ces résultats. La consultation continue. Là, c’était le premier résultat à date de cette consultation. On va continuer à la porter sur le territoire. On est à 1022 consultations aujourd’hui, on aimerait en avoir plus.

Donc on fait un appel à vous, notamment sur les réseaux sociaux. Vous avez des amis qui habitent les cinquième, sixième, septième arrondissements. Allez sur le site, envoyez-leur le lien de la consultation.

On voudrait que cette consultation se fasse connaître parce que, qu’est-ce qu’on constate sur le terrain ? Quand on dit : oui, il y a une feuille de route qui existe. Il y a eu un immense soulagement. Il y a un souhait qui revient.

Quand on dit : oui, la démocratie représentative, c’est fini, mais il y a un autre chemin à construire et maintenant nous n’avons plus qu’à le faire. Remettons les mains dans le cambouis, arrêtons de regarder et de commenter ce spectacle, pas toujours très réjouissant. On peut, on peut vraiment le faire.

Une démocratie plus aboutie, c’est le sens de l’histoire, c’est le sens de ce qu’on a à faire ici et maintenant. Donc continuons à propager, voilà, ces méthodes. C’est très simple. Vous avez vu, c’est très basique ce qu’on propose.

Et donc le 5 juin, nous ferons la prochaine restitution. Pour celles et ceux que ça intéresse, le 15 mai, sur une péniche… Alors, pour celles et ceux qui étaient au début de l’aventure, le 10 octobre dernier, on a commencé la campagne sur une péniche le long des quais de Seine.

C’est une très belle péniche, c’était vraiment très sympa. Et le 15 mai, le dimanche après-midi 15 mai, on se retrouve là-bas. Il y aura deux temps dans cette journée.

Le premier, c’est une vraie délibération dans les conditions de la délibération sur le choix de la commission permanente. Il y aura donc des facilitateurs, des facilitatrices, un panel d’habitantes, et habitants et aussi des expertes et des experts de l’Assemblée nationale qui vont nous raconter ce qu’il s’y passe vraiment pour qu’on fasse un choix éclairé.

Et aussi, cet après-midi-là, nous fêterons plus qu’un mois de campagne. Dans cette campagne, on a travaillé pendant six mois, ça fait six mois qu’on est quotidiennement sur le terrain.

Ça fait six mois qu’on porte cette proposition. Qu’est-ce qu’il nous faut pour accéder et faire naître cette proposition à l’Assemblée ? Il faut qu’on passe au second tour.

Le second tour, c’est combien ?

C’est 8500 voix. 8500 voix, quand on sait qu’on a déjà distribué de la main à la main 11 000 tracts à des habitantes et des habitants, que 72 000 tracts ont été distribués dans les boîtes aux lettres.

On a fait six agoras locales, qu’on a une équipe de bénévoles, toutes et tous engagés, de 26 personnes depuis de nombreux mois, on se dit que voilà, l’élan est là et donc que la victoire, ce n’est pas une victoire personnelle, c’est une victoire collective qui est de dire voilà, nous allons faire démarrer quelque chose qui n’existe nulle part ailleurs.

Et j’ai envie de dire aux habitants des cinquième, sixième et septième arrondissements : on est dans la circonscription où on a beaucoup reçu.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on peut mettre demain de chacun d’entre nous, de notre temps, de notre énergie, de nos compétences, de nos talents, de ces diplômes qui doivent bien servir un jour à quelque chose ?

Qu’est-ce qu’on peut faire ici qui n’existe pas encore ailleurs, mais qui pourrait aider d’autres ailleurs à se réapproprier la politique ?

Merci à toutes et à tous.

Pour ceux qui sont là, on va boire un coup et bravo et merci, bravo et encore.