Quitterie de Villepin parle d’Investies dans le magazine Causette consacré aux femmes en politique
Ne plus subir les règles du jeu
À la manœuvre derrière Investies, on trouve entre autres l’enthousiaste et brillante Quitterie de Villepin, à la fois contributrice et participante du programme. La politique, elle connaît : elle a été notamment responsable de la campagne numérique du candidat à la présidence en 2007 François Bayrou, avant de quitter le Modem, dégoûtée par la politique politicienne.
Aujourd’hui, elle dresse un constat sans appel. « Je côtoie des profils extraordinaires depuis vingt ans, des femmes très au fait de la thématique qu’elles portent – migrants, LGBTQ, démocratie, inégalités – et très compétentes dans leur plaidoyer. Pourquoi ces femmes ne sont-elles pas en politique ? Parce qu’elles subissent des règles du jeu qui ont été construites sans elles dans les derniers siècles. On vient les chercher pour les afficher sur des listes, alors qu’elles ne connaissent pas les codes ni les règles du jeu. Elles ne sont pas en position de force, car elles arrivent à la dernière minute. Investies est né d’un double enjeu : faire émerger des talents féminins et leur permettre de porter une autre vision du pouvoir. »
Quitterie de Villepin a donc ouvert son vaste carnet d’adresses et convaincu les anciennes ministres Axelle Lemaire et Najat Vallaud-Belkacem de venir coacher les futures candidates. « Je leur ai dit : « La relève ne va pas venir si vous ne partagez pas votre vécu et si vous ne transmettez pas le flambeau. » Elles ont joué le jeu. Elles-mêmes auraient adoré suivre ce genre de formation à leur entrée en politique. »
Le 10 octobre, Quitterie de Villepin a lancé sa propre campagne dans la deuxième circonscription de Paris. Une candidature hors parti, s’appliquant à elle-même les principes d’Investies. « Je ne pouvais pas dire aux filles : « N’ayez pas peur d’y aller », et ne pas y aller ! »
Extraits de l’article de Marianne Rigaux, Causette n°18H, Hors-série 20 histoires de femmes qui ont révolutionné la politique, décembre 2021, p. 79