Aujourd’hui, tu proposes une campagne en dehors des partis avec un professeur, un processus d’idéation collective.
Tu as dit, je te cite une circo qui se mobilise du territoire jusqu’au Parlement.
Est-ce que tu peux nous décrire en quelques mots ce que serait ce dispositif participatif ?
Alors, le dispositif participatif en fait, la proposition que je porte dans cette circonscription. Donc, c’est la 2e circonscription de Paris 5e, 6e, 7e arrondissements. Juste pour parler de la circo deux minutes, c’est une circo vraiment impressionnante qui…
Je pense que le nombre de diplômes au mètre carré est impressionnant. Il y a nombre de facultés : Jussieu, la Sorbonne, Sciences Po, Assas et plein d’autres facs. Il y a plein d’écoles publiques aussi, de la primaire, maternelle, secondaire et tout.
C’est impressionnant, ces lieux de culture aussi. Et les lieux de pouvoir, l’Assemblée, le Sénat, les ministères. Donc, on est dans la circonscription des pouvoirs et au-delà, évidemment, la vie économique, les commerçants, le Quartier latin…
Donc, c’est une circonscription assez impressionnante et je me dis mais avec tant de diplômes au mètre carré, qu’est-ce qu’on peut faire pour aider la démocratie à se réparer ? Et, peut-être plus qu’ailleurs, si nous on ne bouge pas, en fait, qui va pouvoir bouger ? Et peut-être qu’on peut faire notre part, inventer quelque chose qui va un peu changer la donne ? Évidemment, ça ne va pas changer toute la donne.
Moi, j’ai fait le deuil des grandes fédérations nationales qui vont arriver en disant un coup de baguette magique, le grand soir et tout, je n’y crois pas trop. Et que si seulement on pouvait investir son territoire, que ce soit au niveau municipal, dans tous les territoires.
Et je pense que les législatives, la loi, la fabrication de la loi, l’Assemblée nationale, l’Assemblée des citoyens, ça nous concerne aussi. Personne n’a jamais vraiment réussi à cranter au niveau de comment on associe les habitantes et les habitants au niveau de la loi ?
Or, la loi, c’est notre maison commune, c’est à dire que ce sont les règles du jeu communes qui s’appliquent à toutes et à tous maintenant, mais aussi pour les générations futures.
Et donc, comment est-ce qu’on va venir interagir ?
Il y a des budgets participatifs dans les villes. Il y a des conventions citoyennes qui existent, mais là, je crois beaucoup à la démocratie continue, ça veut dire au lieu, d’être interrogé comme électeur, avec une expérience extrêmement pauvre de ce que veut dire la démocratie.
Déléguer sa voix, comment est-ce qu’on va installer tout au long d’un mandat, un processus qui permet aux habitantes et aux habitants de venir travailler, de venir s’approprier les enjeux, de venir aussi avoir un impact, qui ne soit pas un impact pour tout le monde. Mais là, c’est vraiment la proposition.
C’est dire, OK, je crois profondément qu’il faut associer les citoyens et citoyennes aux décisions qui les concernent. Si on fait son sans eux, on fait contre eux et vu la taille des décisions qu’on a à prendre sur le climat, sur les inégalités et tout ça, on ne peut pas se passer de leur consentement. Ce n’est pas possible.
Donc, soit on le fait de manière autoritaire à la chinoise, soit on le fait de manière autoritaire comme les démocraties dites illibérales, soit on associe parce qu’en fait, on a besoin de comprendre pourquoi on va prendre ces décisions importantes. Et donc, voilà, moi, ma conviction profonde, c’est qu’il faut faire avec des habitants, les habitantes.
Le deuxième pilier de cette campagne, c’est dire : on a besoin de regarder dans la même direction, d’où qu’on vienne, Et donc, les deux textes de référence, c’est dire au lieu d’avoir un programme politique, le mien, celui d’un parti. Il n’y en a pas, il n’y a pas de parti. Ni le mien, pourquoi moi, l’arbitraire ? Qui suis-je pour dire on va commencer par tel et tel sujet ?
Non, là, l’idée, c’est de dire OK, en fait, il existe deux textes très importants. C’est la parole de la France qu’elle a donnée à l’ONU devant 193 pays, dans le cas du texte des objectifs du développement durable pour 2030, la feuille de route 2030 et les accords de Paris.
Moi, je me décale un peu de l’injonction, à la participation de tous les citoyens et citoyennes. Moi, je ne suis pas du tout pour la démocratie, ce qu’on appelle réelle où il faut absolument toutes et tous participer via Internet, au conseil municipal, à l’élaboration des lois… Non, on crée des canaux, des tuyaux pour faire en sorte que l’on fasse ces échanges, que ça circule, que ce soit une démocratie vivante.
Oui, les partis politiques, malheureusement, ne jouent plus ce rôle d’éducation populaire politique.