Premiers résultats de notre grande consultation

Depuis plusieurs mois, nous menons sur le territoire une consultation inédite. Merci de l’avoir, en nombre, rapportée à la permanence, renvoyée par la poste, remplie en ligne, sur les marchés ou devant les universités.

L’objectif : commencer à construire dès maintenant notre relation de travail sur les lois telle qu’elle sera tout au long du prochain mandat. La consultation continue jusqu’au 5 juin. Un grand événement présentera alors l’ensemble des résultats au public et à la presse.

Les premières réponses révèlent qu’il y a bien une forte aspiration à une autre route politique dans la deuxième circonscription de Paris, celle d’un mandat parlementaire pionnier.

Aujourd’hui

Comment qualifierez-vous votre lien avec votre député ou votre députée ?

Ce lien est inexistant pour 84 % des personnes ayant répondu à la consultation et 29 % le jugent à améliorer.

Ce résultat nous a beaucoup surpris.

Peut-être que dans une grande ville comme Paris, on ne connaît pas forcément son député actuel ? Mais peut-être est-ce aussi un lien qui est durablement brisé ?

Ça nous a interpellés. Mais c’est aussi exactement pour cela que nous faisons cette campagne. Nous voulons réparer ce lien et le mettre en œuvre.

Nous voulons associer les habitantes et les habitants dès la campagne, en les associant dès maintenant, puis tout au long du mandat.

Nous voulons que dans cinq ans, plus aucune personne de la circonscription, plus aucun habitant ou habitante des cinquième, sixième et septième arrondissements de Paris ne puisse nous dire « je n’ai pas de lien avec ma députée, je n’ai pas travaillé à ses côtés ».

Comment qualifieriez-vous le rôle de l’Assemblée nationale vis-à-vis du gouvernement ?

46 % des personnes interrogées jugent ce rôle faible et 42 % le jugent à améliorer.

Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, c’était aussi parce que nous avions la conviction que l’Assemblée nationale avait perdu tout son poids.

Depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, on peut dire que l’Assemblée nationale est en souffrance. Ça a empiré sous cette mandature.

L’enjeu et le sens de notre engagement, c’est de réhabiliter l’Assemblée nationale. De faire en sorte qu’il y ait des voix indépendantes, des voix fortes et des voix qui soient légitimées par la participation des citoyennes et des citoyens à la fabrique des lois.

Demain

Aimeriez-vous être associée ou associé par votre députée aux délibérations sur les lois en cours d’élaboration à l’Assemblée nationale ?

76 % des personnes ayant répondu à la consultation souhaitent être associées à la fabrique des lois. Et parmi celles qui ont ainsi répondu favorablement, 82% se sont dites prêtes à y consacrer quelques heures par trimestre ou par mois, voire davantage. Ce sont déjà plus de 925 personnes prêtes à participer activement !

Ce chiffre est énorme. C’est la très bonne nouvelle de la consultation ! Ça nous dit que, oui, il est possible d’installer le premier mandat délibératif de France, à l’Assemblée nationale, dès juin 2022.

Que signifie un mandat délibératif ?

C’est vraiment une autre voie que le mandat représentatif où l’on signe une sorte de chèque en blanc à une personne pour cinq ans.
Au contraire, je m’engage à mettre en oeuvre ce à quoi nous avons travaillé pendant six mois : construire cette assemblée locale délibérative et nous permettre, en tant que citoyen et citoyenne, de venir délibérer sur des lois, s’emparer des enjeux.

La culture de la délibération, c’est ce qui nous manque en politique. Nous retrouver à la même table ; partager nos vécus, nos expériences, nos passés, nos réalités ; élaborer ensemble ; aller chercher les expertises dont nous avons besoin.

Que signifie ce chiffre ?

Je ne demande pas aux citoyennes et citoyens de m’accorder leur confiance. La question que je leur pose est : et vous, est-ce que vous vous faites confiance ? Est-ce que vous avez confiance dans nos intelligences, dans nos compétences, dans notre capacité à créer de l’intelligence collective sur des sujets qui sont parfois perçus comme arides ?

Or, il s’agit de nos lois, celles qui déterminent nos vies, qui déterminent aussi les conditions de vie futures, sur la Terre, des générations présentes et à venir. Peut-on s’en emparer ?

Ma conviction profonde, votre conviction, à 76 %, c’est que oui.

Ce chiffre est impressionnant.

Ensemble, nous pouvons produire des délibérations, des avis sur les lois, qui seront riches de nos expériences et de nos vies et qui seront portées à l’Assemblée nationale à travers ma voix.

Selon vous, le gouvernement français doit-il tenir ses engagements internationaux pris en signant ces 2 textes ?

Concernant l’Accord de Paris, les personnes interrogées ont répondu « oui » à 87 %, et « non » à 3 %. Concernant les Objectifs de développement durable, 79 % ont répondu « oui », et 3 % ont répondu « non ».

C’est aussi une nouvelle importante, notamment pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la question du climat, à la question de l’éducation, de la pauvreté, des inégalités, du logement, etc. La France s’est engagée sur ces deux feuilles de route aux yeux du monde en 2015.

Une feuille de route à mettre en oeuvre

Ces chiffres signifient que nous, ici, dans la deuxième circonscription de Paris, nous faisons confiance à des cycles de négociations qui ont duré des années où plus de 190 pays des Nations Unies, mais aussi le GIEC et la société civile, se sont mis d’accord dans un immense effort pour trouver ce qui va nous aider à répondre aux défis de l’époque.

C’est un véritable exploit diplomatique. Des milliers d’heures de négociation avec les meilleurs diplomates, les meilleurs scientifiques les activistes les plus engagés.

Nous disons : ce travail a été fait, il faut le mettre en application.

Plus une seule loi ne doit sortir de l’Assemblée nationale sans qu’elle corresponde aux objectifs que nous nous sommes nous-mêmes fixés. Ce sera notre grille de lecture. C’est une nouvelle matrice politique qui est légitime, qui est la meilleure feuille de route à ce jour pour répondre aux défis qui nous entourent.

Différence de perception des deux textes

Il y a globalement une forte adhésion dans cette circonscription autour de ces enjeux-là.

L’Accord de Paris a été très médiatisé et suscite une fierté française pour ce texte assez incroyable travaillé et signé à Paris.

Les Objectifs de développement durable sont très connus des jeunes lycéens, lycéennes, étudiantes et étudiants, qui en ont entendu parler pendant leurs premières années d’études. C’est pour eux une grammaire compréhensible, une feuille de route connue. À l’inverse, les personnes plus âgées ne connaissaient pas les ODD mais y adhère après explication.

Ces réponses assez unanimes montrent que ces textes peuvent nous sortir de nos clivages partisans, nous fédérer au lieu de nous diviser.

Pour renforcer les dynamiques locales autour du climat et des 17 objectifs de développement durable, nous organisons des rencontres entre personnes engagées sur ces sujets. Êtes-vous intéressé / intéressée ?

Plus d’une personne sur deux souhaite rencontrer les personnes engagées localement sur ces sujets et renforcer les dynamiques locales.

C’est très encourageant pour la qualité de nos futures délibérations, pour qu’elles soient ancrées dans les actions locales autant que dans ces deux textes internationaux, pour qu’elles produisent des textes de lois pertinents.

Parmi les 17 ODD 2030, lesquels vous semblent prioritaires ?

Parmi les objectifs prioritaires, nous avons en premier lieu l’éducation de qualité. En deuxième place, les mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques. En troisième lieu, éliminer la pauvreté. En quatrième, l’égalité entre les sexes. En cinquième place, la réduction des inégalités.

Pourquoi posons-nous cette question ?

C’est que demain, si je suis élue le 19 juin, l’Assemblée locale délibérative siégera à mes côtés chaque année pendant cinq ans et travaillera sur un ODD prioritaire. Ces ODD sont bien sûr interdépendants les uns les autres, et chaque loi sera à regarder précisément au regard des 17 ODD.

Mais sur un des ODD, en l’occurrence, pour l’instant, sur l’éducation, on travaillera spécifiquement sur l’écriture d’une proposition de loi, pendant un an, avec les 100 personnes qui composeront l’Assemblée locale délibérative : ce sera l’axe de travail prioritaire de la première année de la mandature.

Et chaque année, nous appellerons les 100 000 habitantes et habitants de la circonscription à choisir un ODD prioritaire pour faire converger et élaborer notre proposition de loi de l’année.

Vos attentes sur l’action de votre future députée

Dans quelle commission souhaiteriez-vous voir siéger votre parlementaire ?

Peu de gens le savent : l’essentiel du travail d’une députée se fait en siégeant dans une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Et nous souhaiterions que les électeurs et les électrices participent au choix de la commission de votre future députée.

Trois des huit commissions se détachent parmi les réponses recueillies dans la circonscription : en premier, la commission dédiée au développement durable et à l’aménagement du territoire ; en deuxième, la commission affaires culturelles et éducation ; et en troisième, la commission des affaires sociales.

Je vous propose un petit exercice de réalité fiction.

On est le 19 juin. Notre proposition : installer le premier délibératif de France, accède à l’Assemblée nationale. Les députés ont quinze jours pour faire valoir leurs préférences en termes de commissions. Typiquement, les grands chefs du groupe majoritaire se répartissent les présidences et les vice-présidences des 8 commissions permanentes de l’Assemblée, et on répartit les 577 députés et députées dans les huit commissions permanentes. Habituellement, les petits nouveaux ou les petites nouvelles, on les attribue de façon tout à fait aléatoire.

Or, à ce moment-là, les habitantes et les habitants de notre circonscription auront élaboré leurs choix et leurs décisions. J’irai voir les chefs des commissions permanentes et ils vont me désigner une commission. Et je dirai : pardon, mais 2000 habitantes et habitants ont choisi cette commission-ci (à date, la commission du développement durable).

Si c’est accepté, j’informerai les habitantes et les habitants que leur choix a été accepté et qu’au moins la première année de mandat se fera dans cette commission.

Si c’est non, je prendrai rendez-vous et j’appellerai les 2000 personnes en question à venir expliquer en quoi c’est important d’accueillir le fait politique que les habitantes et les habitants se raccrochent au travail parlementaire, choisissent la commission en question.

Dans les deux cas, ce sera un signe assez incroyable que les citoyennes et les citoyens sont revenus dans le jeu politique, que nous pouvons avoir un impact sur le cours des choses dans le champ politique. Et ce, avant nos travaux de plus grande ampleur, sur l’élaboration des lois.

Dans les scénarios proposés ci-dessous, lequel vous paraît le plus souhaitable pour votre députée compte tenu de la proposition portée ?

  • Siéger en tant que non inscrite : avoir moins de poids mais plus de liberté.
  • Fédérer 14 autres députées et députés minimum pour créer un groupe parlementaire inédit autour des nouvelles pratiques démocratiques.
  • Fédérer 14 autres députées et députés minimum pour créer un nouveau groupe parlementaire autour des Objectifs de développement durable et l’Accord de Paris.

Au sein de l’Assemblée nationale, les 577 députées et députés n’ont pas les mêmes temps de parole et les capacités d’initiative législative selon leur appartenance ou non à un groupe parlementaire. D’où cette question. Les personnes pouvaient répondre positivement à plusieurs propositions.

Environ 20 % des personnes ont répondu qu’elles souhaitaient que leur députée, avec ce projet, soit indépendante.
Environ 45 % ont répondu qu’elle devrait constituer un groupe parlementaire sur les nouvelles pratiques démocratiques.
Environ 45 % également ont répondu qu’elle devrait constituer un groupe sur l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable.
Cumulées, ce sont même environ 72 % des réponses qui étaient en faveur d’un nouveau groupe parmi ces deux-là !

Avant tout une question de transparence

Comme vous l’avez compris, je suis indépendante des partis politiques, et c’est un choix. Nous avons choisi d’aller vers les habitantes, les habitants, de les associer, dans cette proposition politique qui n’est pas partisane et dont on veut protéger l’intégrité. Nous ne sommes pas pour ou contre le prochain exécutif national. Nous sommes pour l’Accord de Paris, pour les Objectifs de développement durable, pour associer les habitantes et les habitants aux décisions qui les concernent.

Je tiens à dire qu’à l’Assemblée nationale je siégerai de prime abord en tant que non-inscrite. Donc peut-être en ayant moins de poids, mais nous serons libres de monter notre Assemblée locale de circonscription, de délibérer comme on l’entend, avec des facilitateurs et des facilitatrices, d’élaborer ces processus de délibération, et de montrer aux 576 autres députés qu’il est possible d’associer quotidiennement les habitantes et les habitants à notre travail. Ça, c’est la première chose.

Construire un groupe non partisan

La seconde chose, on le sait : pendant les cinq ans d’une mandature, des députés et des députées se rendent compte qu’ils ne sont pas libres de leur vote, qu’on leur demande de voter comme le demande l’exécutif ou le groupe. Si vous ne votez pas comme on vous demande de voter, vous finissez en général par être exclus ou en tout cas mis en marge du groupe, sans plus jamais être rapporteur ou rapportrice d’un texte, etc.

Les petits groupes parlementaires ont souvent été de courte durée, vite attaqués. Notre proposition est de monter un groupe transpartisan, pour dépasser l’approche pour ou contre, qui nous empêche souvent de prendre les décisions qu’on aurait besoin de prendre.

En réponse à cette question, vous êtes près de 1 000 à souhaiter que je travaille à la création de nouveaux groupes parlementaires à l’Assemblée nationale sur les innovations démocratiques ou le climat et les ODD.

Donc mon engagement, c’est que j’irai voir mes collègues députés à l’Assemblée nationale et je leur dirai : si vous n’êtes pas contents, construisons une autre maison ; si vous voulez vous déployer sur une autre manière, il y a deux groupes qu’on pourrait monter.

Le premier groupe, sur l’innovation démocratique, c’est un groupe qui, comme ici, crée des espaces de délibération avec les citoyens et citoyennes.

Le deuxième groupe, c’est un groupe qui se fédère autour des grands engagements de la France pris en 2015 aux yeux du monde et aux yeux de nos enfants, l’Accord de Paris sur le climat et les 17 Objectifs de développement durable. En quelque sorte, faire un groupe officiel (avec au moins 15 députées et députés) du groupe informel qui existe déjà sur les Objectifs de développement durable, transpartisan et qui réunit des députés de grande valeur.

Nous mettre en capacité

L’objectif de l’un de ces groupes sera de marquer cette matrice politique dans l’exercice des lois, dans le budget de la France, dans nos investissements, dans les politiques publiques mise en œuvre. Et c’est un appel aussi à mes amis qui sont engagés sur le climat depuis des années, qui sont engagés dans des luttes pour réduire les inégalités, pour réduire la pauvreté.

Je crois que nous faisons le constat aujourd’hui que ça ne marche pas. La forme partisane ne nous permet pas de nous fédérer et d’obtenir l’impact nécessaire dans les lois.

Nous sommes fatigués, je pense, d’avoir manifesté pendant cinq ans. Nous sommes fatigués de signer des pétitions. Nous sommes fatigués d’essayer d’obtenir des résultats depuis 20 ans au Parlement européen, à l’Assemblée nationale, au Sénat et de perdre systématiquement tous les arbitrages.

Je propose, et c’est ce que nous construisons ici, une autre grille de lecture qui nous permette enfin de retrouver une mise en capacité au sein de nos institutions pour obtenir des résultats concrets.

Note : les graphiques présentés ici sont mis à jour en temps réel.