À l’occasion de cet épisode de la série Tout comprendre consacré au mandat de députée, Delphine Bagarry, députée des Alpes de Haute Provence, nous parle de l’agenda de la députée et de l’organisation de son travail à partir de son expérience concrète d’un mandat à l’Assemblée nationale où près de 300 lois sont discutées chaque année.
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La députée définit ses priorités. Du coup, il n’y a pas de règles.
Je pense qu’on le fait de façon extrêmement personnelle, selon ses engagements.
Au départ, c’est ses engagements personnels qui nous ont construit, mais après, sur les engagements qu’on a pris devant les concitoyens et donc là, c’est à dire c’est au coup par coup.
On a des contraintes matérielles quand même, moi, j’habite dans les Alpes de Haute Provence, si je décide de monter à Paris en aller-retour, ça me fait 5 heures plus 5 heures c’est à dire 10 heures.
C’est difficile de se dire je viens que pour deux heures, pour une réunion à Paris et donc il faut, il faut faire avec l’agenda parlementaire, on va dire, et voir un peu comment, comment on peut faire.
En gros, quand moi, j’ai des réunions en circo le mardi, le mercredi, je dis, que je n’y suis pas parce que ce n’est pas possible. Si je considère que c’est hyper important, je sais que c’est quasiment une semaine de travail aussi qui va être que je vais sacrifier pour ne pas venir à Paris.
Quand on est député de l’Outre-mer, c’est encore plus compliqué. Ils viennent en général pour trois semaines. Parce ce que, ils ont des problèmes de transport aussi, d’horaires, et forcément, c’est un peu plus compliqué, donc là, eux, ils font aussi un petit peu comme ils peuvent.
Donc, j’allais dire, c’est à la carte, à la carte du député.
Et puis, quand on est député de Paris, qu’on habite à côté de l’Assemblée nationale, alors là, ce n’est pas grave.
On peut se dire que samedi matin, on passe à l’Assemblée nationale, mardi soir à l’assemblée générale de telle association, etc. etc.
Du coup, ça dépend vraiment aussi, malheureusement, de la géographie parce qu’on a des contraintes, juste des contraintes matérielles. Par rapport à l’Assemblée, effectivement, le député ne peut pas faire tout ce qu’il voudrait faire, tout ce qu’il pourrait faire, l’assemblée délibérative non plus.
C’est pour ça que je dis faut, il faut, il faut choisir ses sujets. Moi, j’ai choisi les miens aussi. J’ai priorisé, y compris quand je travaille sur un texte.
Je vais aller voir les parties, que je peux amender, qui, sur lesquelles je me sens le plus experte, le plus compétente ou celle qui m’attirent le plus, parce que je sens qu’il y a un enjeu politique.
Et je vais essayer d’amender uniquement ces parties-là, y compris quand on travaille un texte, on ne peut pas le travailler en entier, ce n’est pas possible.