Dans cette vidéo, Quitterie de Villepin et Delphine Bagarry discutent du groupe parlementaire, son fonctionnement, son utilité, ses limites.
Tout au long de cet échange très riche, une question centrale : comment prendre soin de la démocratie et renouer le lien entre les citoyennes et les citoyens et la politique.
—
Alors, le fonctionnement d’un groupe parlementaire.
Un groupe parlementaire, c’est une association de députés. D’ailleurs, c’est une association loi de 1901. Il faut être au moins 15 députés et quand on forme un groupe parlementaire, on a d’abord une représentation dans les différentes commissions de l’Assemblée nationale en proportion de ce qu’on représente, on va dire, dans l’hémicycle et on a aussi des moyens puisqu’un groupe parlementaire peut avoir des collaborateurs de groupe, donc des collaborateurs qui sont très souvent spécialisés dans tel ou tel domaine, qui en finance, qui en agriculture, qui en éducation, qui aux affaires sociales, qui apprennent, qui peuvent déchiffrer des textes à nous soumettre, ils peuvent nous aider, donc, le groupe de façon collective.
Et le groupe nous permet aussi d’avoir des temps de parole, que ce soit en commissions, que ce soit dans l’hémicycle. Le groupe nous permet aussi de pouvoir avoir des journées d’initiative parlementaire. Ça veut dire que vont être proposées dans ces journées-là, qui sont fixées selon un calendrier annuel, des propositions de loi qui émanent des députés.
Il faut savoir qu’il y a assez peu, finalement, de propositions de lois qui sont examinées, qui émanent de députés, puisque c’est le gouvernement qui est le plus souvent maître de l’ordre de jour au Parlement.
Quand on a un groupe, on a une journée d’initiative parlementaire comme ça où on peut faire ses propositions de loi. Et puis, et puis je crois que c’est un petit peu tout.
Alors donc, évidemment, quand on a un gros groupe, on a plus de moyens parce que les députés peuvent donner quelques moyens financiers aussi à ce groupe pour pouvoir fonctionner. On a surtout un poids, on va dire, de vote plus important, bien entendu, puisqu’on est plus nombreux.
Quand on est un groupe plus petit, minoritaire, on a des moyens financiers alloués par l’Assemblée nationale qui sont moindres et forcément, du coup aussi, après, au niveau des temps de parole, on est à peu près, le groupe majoritaire, finalement, n’est pas, est plutôt blâmé par rapport à un groupe minoritaire, puisqu’on essaye de donner plus de temps de parole finalement relativement à des groupes minoritaires.
Mais voilà, un groupe minoritaire, le poids du vote est moins important, si tout le groupe vote pareil.
Mais on a d’abord, il faut quand même que je le dise, parce que des fois, on pense qu’on a des consignes de vote et qu’on vote tous pareils. Oui, on a peut-être des consignes ou des orientations de vote.
Le vote reste toujours personnel et chaque député des Alpes de Haute Provence ou de Paris, on a le même poids aussi quand même.
Je le dis parce que ce sont des questions qui sont posées chez moi en ruralité, où on pense qu’un élu issu de la ruralité pèse moins et compte moins qu’un élu de Paris.
Et là, je les rassure sur ce point-là.