J’étais ce matin l’invitée de Christian Makarian pour la matinale politique de Radio Notre-Dame. 20 minutes d’échanges nourris autour de ma campagne pour les législatives dans la deuxième circonscription de Paris.
Une occasion de développer les thèmes de la campagne : démocratie délibérative, engagements internationaux de la France (Accord de Paris sur le climat, Objectifs de développement durable des Nations-Unies) et de revenir sur la situation politique au lendemain du premier tour de la présidentielle.
8 h et 03 minutes, c’est l’invité de Christian Makarian.
Christian Makarian : Quitterie de Villepin, bonjour.
Quitterie de Villepin : Bonjour, Christian Makarian.
Christian Makarian : Quitterie de Villepin, il faut tout de même vous présenter. Vous êtes une jeune femme dynamique qui a déjà une expérience politique derrière elle et qui espère en avoir encore plus devant elle et vous préparez votre avenir en vous lançant dans la campagne des législatives qui va débuter dans peu de temps. Et pour Radio-Notre-Dame, il est très heureux de vous recevoir ce matin puisque nous nous projetons dans les élections législatives à venir, plutôt que de regarder encore le passé et de commenter pour la énième fois le premier tour. D’abord, quand même, un mot sur ce deuxième tour de la présidentielle qui arrive. Avez-vous vous-même été surprise de ce qui s’est passé et qu’attendez-vous ? Vous retrouvez vous dans une espèce de choix républicain contre les extrêmes ou pensez-vous que tout cela nous a quand même beaucoup piégé ?
Quitterie de Villepin : Que l’élection présidentielle soit une forme de Star Academy ou de course de petits chevaux, je pense que nous sommes nombreuses et nombreux en France, à être assez frustrés de la façon dont on associe les citoyens et les citoyennes à la décision politique. Une fois tous les cinq ans, ça ne suffit pas.
Christian Makarian : Associe ou associe pas.
Quitterie de Villepin : Ou associe pas. Donc, le simple fait de mettre un bulletin dans une urne ne suffit pas à considérer des citoyens et citoyennes à part entière. Donc moi, ce que je propose, c’est dire : évidemment, il est hors de question d’avoir une trace indélébile pour nous, notre génération, vis à vis de nos enfants et de laisser passer l’extrême droite qui gouverne le pays.
Ce serait une catastrophe.
Je pense à mes amis américains qui ont vécu quatre ans avec Trump. Je pense à mes amis brésiliens et brésiliennes qui ont vécu avec Bolsonaro. Ça, c’est absolument impossible et inacceptable. Une fois qu’on a dit ça, il faut aussi qu’on pense à notre présent et notre futur.
Et la parole de la France dans le monde et de savoir sur quelles modalités, sur quelle feuille de route vont se dérouler les prochaines années. Il y a une chose qui m’importe vraiment, c’est le futur exécutif national. Comment est-ce qu’il va construire les réponses aux enjeux et aux défis qui sont cruciaux et vitaux ?
Christian Makarian : Alors, par cruciaux et vitaux comme objectifs, vous entendez l’environnement, le développement durable, tout ce qui concerne notre économie générale, alors, sur le plan planétaire, nous, espèce humaine, pas nous, seulement français.
Quitterie de Villepin : Nous espèce humaine, tout à fait, nos enfants, nos petits-enfants, sur quelles modalités nous allons préparer leur avenir, leur prospérité sur la planète ? Je suis très pour les repères en politique, ce qui nous manque aujourd’hui dans une déliquescence des repères d’antan.
Moi, la parole scientifique, la diplomatie internationale dont je parle essentiellement, c’est la boussole que je propose aux habitantes et aux habitants des cinquième, sixième et septième arrondissements, c’est d’adopter et de mettre en œuvre la parole de la France engagée aux yeux du monde dans l’Accord de Paris sur le climat et dans les 17 Objectifs de développement durable qui traitent de l’éducation, de la santé, de la lutte contre la pauvreté, de l’économie, de la protection de la biodiversité.
Et c’est ça que je propose. Et c’est ça que nous testons sur le territoire. Et c’est intéressant, c’est un fait politique, nous avons mené une grande consultation sur ces deux textes.
88 % des personnes qui ont répondu à notre consultation pour préparer cette élection législative sont en faveur de la mise en application sans délai par l’ensemble des politiques nationales de ces deux grandes promesses aux yeux du monde et aux yeux des enfants.
Christian Makarian : Alors, Quitterie de Villepin, vous avez beau avoir seulement une petite quarantaine d’années, vous avez déjà une sacrée expérience politique puisque vous avez réussi premièrement à ne pas répondre complètement à ma question et deuxièmement, à déballer votre programme. Mais rassurez-vous, on a le temps, on va y venir. Donc, s’il vous plaît, je reviens à ma question. Vous nous avez très bien expliqué que vous n’avez pas envie de l’extrême droite. Mais par ailleurs, estimez-vous que le candidat Emmanuel Macron, pour ne pas le nommer, a donné satisfaction à vos revendications en matière d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique, de respect pour la nature et la biodiversité. Est-ce que ça n’a pas été, au contraire, le grand absent de cette élection ? Et je vous parie assez facilement qu’on n’en entendra pas davantage parler pour le deuxième tour.
Quitterie de Villepin : Alors ce qui est effectivement étonnant, c’est qu’Emmanuel Macron n’a pas l’air d’entendre le rapport du GIEC qui nous dit on a trois ans pour inverser.
Christian Makarian : Voilà, ça, c’est répondu.
Quitterie de Villepin : Inverser la courbe, donc des émissions de gaz à effet de serre, trois ans, c’est extrêmement court et ça correspond vraiment à comment on enclenche ce premier mandat.
Christian Makarian : Oui, alors, il faut rappeler que le GIEC vient de dire la semaine dernière qu’en 2025, au rythme où nous progressons dans la destruction de la bio atmosphère, nous arriverons à un point de non-retour avec une augmentation moyenne de la température de 1.5 degrés, ce qui ensuite devient irréversible. C’est bien cela ?
Quitterie de Villepin : Oui, donc tous nos efforts doivent converger. Il n’y a plus 1 € de dépense publique à mal dépenser. Tous nos investissements, tout le budget de l’État doit être vraiment organisé, fléché sur cet énorme défi. On a une feuille de route, toujours à l’élection présidentielle, on a des personnes, des candidates et des candidats, qui nous proposent des projets, des programmes. Il y en a ou il n’y en a pas d’ailleurs.
Mais en fait, on a déjà des feuilles de route et c’est vraiment ça qui m’interpelle sur le territoire. Quand on parle de ces deux grands textes, l’Accord de Paris sur le climat qui est très connu, les objectifs de développement durable un peu moins connus.
Mais en fait, c’est extrêmement rassurant de savoir qu’on s’est déjà engagé, il y a déjà un plan. L’Accord de Paris, donc, a été signé par 180 États sous le mandat de François Hollande, ça a été une grande réussite.
Nous savons tous que Donald Trump l’a remis en cause et que Joe Biden l’a remis en circulation, en fonctionnement.
Christian Makarian : Très bien. L’autre objectif, ce sont les ODD, objectifs de développement durable, élaborés par l’ONU et au nombre de 17. C’est bien cela ?
Quitterie de Villepin : C’est exactement ça.
Christian Makarian : Alors, vous souhaitez que ces deux textes soient tout simplement respectés, plutôt que d’inventer toute une quincaillerie, une usine à gaz écolo, ce que certains candidats ont essayé de faire avec très peu de succès d’ailleurs, a priori.
Mais vous proposez tout simplement, et ça a l’air très raisonnable, en effet, très rationnel, de revenir à ces deux textes, l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable de l’ONU pour les mettre en pratique, les appliquer et tout simplement s’y tenir. C’est bien cela ?
Quitterie de Villepin : C’est exactement ça.
Christian Makarian : Je vous écoute.
Quitterie de Villepin : Chaque minute, chaque euro compte dans les prochaines années. Le prochain président de la République, et son gouvernement, doit assumer son leadership. Quand on parle de l’Accord de Paris, on rappelle que cet accord, qui est la plus grande avancée sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique depuis 20 ans, en gros depuis Kyoto, a été signé à Paris.
Ce serait un comble qu’on ne soit pas tout à fait à l’image, et tout à fait moteur, dans la mise en œuvre de ce texte-là. C’est exactement la même chose en ce qui concerne les objectifs de développement durable. Il y a des entreprises qui travaillent avec exactement ces références-là, on peut parler aujourd’hui du classement, par exemple du Shift Project, un think tank qui travaille avec beaucoup d’économistes, mais aussi d’entrepreneurs qui travaillent aujourd’hui à la mise en œuvre de ce qu’on doit faire actuellement.
On voit aussi sur les objectifs de développement durable, il y a énormément d’entreprises qui s’en saisissent aujourd’hui, qui se saisissent de cette feuille de route C’est la même chose dans les collectivités, c’est la même chose dans les associations, y compris dans les foyers.
Aujourd’hui, il nous manque quoi ? Il nous manque l’accélération et le leadership national.
Christian Makarian : C’est ça, il faut quand même une impulsion politique derrière pour fouetter le mouvement général.
Quitterie de Villepin : C’est exactement ça ! En fait, c’est l’État, c’est une force d’accélération, de synchronisation, de coordination des efforts. Moi, je vois aujourd’hui que les politiques sur le plan national sont en retard.
On demande aujourd’hui, le ministère de la Transition écologique demande aux collectivités d’adopter cette feuille de route 2030 des ODD, mais c’est l’Etat qui doit être en première ligne, comme on dit, pour synchroniser et faire tout ça, que ce soit un ensemble cohérent.
On dit aujourd’hui, et je l’ai testé sur le territoire, sur 1000 personnes qui ont répondu à ma consultation, 88 % des habitantes et habitants qui ont répondu dans les cinquième, sixième, septième sont très attachés et sont attachés à la mise en œuvre maintenant.
C’est intéressant, l’accord de Paris sur le climat parle à chacune et à chacun. Sur les objectifs de développement durable, qui sont un peu moins connus en France, il y a une fracture générationnelle. C’est intéressant. Les étudiantes, les étudiants, les lycéens, les lycéennes connaissent parce qu’ils ont été enseignés. Ils sont au courant.
Christian Makarian : Ce sont les personnes un peu plus âgées, disons un peu plus mûres, qui n’ont pas trop noté ces objectifs de développement durable, c’est bien ça ?
Quitterie de Villepin : Oui, c’est ça, et à la fois, qui sont extrêmement intéressés en les découvrant, en les choisissant. Je leur demande de choisir dans la consultation. Donc ça, c’est un fait pour moi très important, c’est qu’on a besoin de trouver une forme de grammaire universelle, une forme de nouvelle matrice politique qui permette de fédérer nos efforts, de les faire converger et de les accélérer.
En gros, aujourd’hui, sur le territoire, quelle que soit son affinité politique, ce qu’on vote à l’élection présidentielle, chacune et chacun engage sa responsabilité.C’est incroyable.
Je connais un nombre de fonctionnaires, de hauts fonctionnaires, très important qui travaillent sur ces textes-là et la mise en œuvre et parfois contre le pouvoir politique national.
Je connais aussi des entrepreneurs, des entrepreneuses, qui connaissent leur part de responsabilité dans la résolution de ces défis planétaires. Les universités, les grandes écoles, il y en a un certain nombre dans la circonscription.
On voit que chacune et chacun est en train d’opérer une forme de transformation pour répondre aux grands enjeux. Ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont des actes politiques.
Christian Makarian : Alors, justement, à propos de politique, vous voilà donc embarquée pour être candidate dans la deuxième circonscription de la ville de Paris, c’est à dire, une circonscription qui recoupe, qui recouvrent le cinquième, partiellement sixième et septième arrondissements, c’est bien cela ?
Quitterie de Villepin : Cinquième en entier et une part assez grande du sixième, et une part assez grande du septième, tout à fait.
Christian Makarian : Mais pas 100 %, c’est ça ? Le découpage est quand même assez subtil. Donc on va dire cinq, six, septième arrondissements. Vous voilà candidate là, avec une expérience qu’il faut quand même rappeler. Vous avez eu un parcours politique sous les couleurs du MoDem. Vous avez été assez proche de François Bayrou. Vous avez été déçue, vous avez quitté ce mouvement, et vous voilà aujourd’hui sous vos propres couleurs ou sous d’autres couleurs ? Expliquez-nous.
Quitterie de Villepin : Alors, effectivement, je me présente en indépendante des partis politiques. Je souhaite vraiment aller à la rencontre des habitants et des habitantes, débarrassée des guerres partisanes qui me semblent aujourd’hui stériles, qui nous empêchent d’atteindre des résultats concrets, de fédérer.
Christian Makarian : Alors, vous êtes ici ce matin sur Radio Notre-Dame, parce que vous n’avez pas pris cette décision après le premier tour et en constatant la liquéfaction, la pulvérisation et l’atomisation de la droite et de la gauche traditionnelle. Non, vous avez pris cette décision bien avant et vous faites campagne, mais je vous avoue que c’est une question, et j’ai envie de vous la poser. Vous faites campagne sur un thème monochromatique qui est justement ce que vous venez d’évoquer : les Accords de Paris et les objectifs de développement durable. Vous ne croyez pas que les Français, même là, même dans les cinquième, sixième et septième arrondissements de Paris, ont besoin qu’on leur parle du pouvoir d’achat, de sécurité des hôpitaux, de santé publique, de représentation de la France à l’étranger. Bref, c’est beaucoup plus vaste. Pourquoi avoir choisi cette limitation et pensez-vous que ça peut produire des résultats probants, Quitterie de Villepin ?
Quitterie de Villepin : Alors, vous avez tout à fait raison de rappeler que d’abord je ne pars pas aujourd’hui en campagne. Je suis parti en octobre dernier, donc ça fait six mois qu’on est sur le territoire, sur le terrain, en porte-à-porte, sur les marchés, devant les écoles maternelles et primaires. C’est assez intéressant de voir l’accueil des personnes sur le terrain.
Christian Makarian : Une campagne de proximité et de contact.
Quitterie de Villepin : Tout à fait, proximité. Quand on demande dans la consultation : qualifiez votre lien avec votre député actuel, 88 % des personnes répondent qu’il est inexistant.
Christian Makarian : Vous pouvez nous rappeler son nom ?
Quitterie de Villepin : Alors, c’est vraiment intéressant. C’est un député qui est dans la majorité présidentielle. Oui, c’est, Monsieur Le Gendre. C’est une circonscription, c’est un territoire, d’une part très diplômée, deux fois plus diplômée qu’ailleurs en France. Et il y a des écoles, des universités. Je vous rappelle Jussieu, la Sorbonne, l’ESPCI, l’ENS, Sciences-Po. C’est vraiment une circonscription très diplômée mais aussi assez privilégiée. On vit dans des quartiers qui sont beaux, avec de la belle pierre, avec des lieux de pouvoir, un nombre de ministères conséquent, le Sénat, l’Assemblée. Si ici, avec tout ce qu’on a reçu, on n’arrive pas à construire les conditions d’une démocratie plus aboutie, je ne vois pas où est-ce qu’on peut le faire et je pense qu’on a une responsabilité.
Moi, j’appelle les habitantes et les habitants de ces trois arrondissements à engager leur responsabilité et à ouvrir et tracer une route nouvelle d’une part d’innovation démocratique.
On a demandé aux personnes si elles étaient d’accord pour accorder du temps à leur citoyenneté et participer à la fabrication de la loi. La réponse est à 73%, oui, je souhaite ne plus déléguer complètement ma voix, je souhaite être associée au fur et à mesure du mandat. Pour que l’on comprenne bien,
Christian Makarian : Quitterie de Villepin, comment vous faites campagne, vous êtes confrontée à Gilles Le Gendre qui sollicite de nouveau un mandat, j’imagine ?
Quitterie de Villepin : A priori, oui. Les candidats En marche ne sont pas encore investis, donc, on ne sait pas encore.
Christian Makarian : On ne sait pas encore, mais il y a de fortes chances quand même qu’il demande à être reconduit. Comment vous faites quand vous tenez une réunion publique ? Vous le citez, vous le critiquez ou pas du tout, vous l’ignorez ?
Quitterie de Villepin : En fait, je ne parle pas de ce qui existe aujourd’hui, parce qu’il va me semble qu’il va falloir vraiment qu’on dépasse tout ça. Moi, ce dont je parle, ce n’est pas des personnes, je parle de la trajectoire de la France, je parle des grands textes que nous avons tenus, je parle de notre avenir et tout, et je vois bien aujourd’hui, y compris Monsieur Le Gendre, mais y compris comme beaucoup de personnes de la majorité.
À l’Assemblée, ce fut cinq ans pas évidents. On a un problème de chambre d’enregistrement de notre Assemblée nationale, on a un problème d’écrasement du Parlement.
Moi, ce que je souhaite pour demain, c’est, demain, on aura un exécutif national. Ce que je souhaite, c’est qu’on réhabilite l’Assemblée nationale, qu’on recréée des espaces de délibération, y compris à l’Assemblée nationale.
Ce n’est pas un théâtre où tout est joué, On a besoin de retrouver un parlement fort où il y ait des voix indépendantes qui ne soient pas pour ou contre le président de la République, mais pour un plan de route, pour une feuille de route, pour faire face aux défis qui nous entravent.
Et je crois qu’il y a une chose fondamentale sur laquelle les précédents gouvernements se sont trompés, c’est que vu l’importance des décisions qui s’imposent à nous et que nous devons prendre, il faut embarquer les gens. Embarquer les gens dans la compréhension des enjeux, dans l’adhésion. On ne fera pas sans les personnes.
Christian Makarian : La République en marche a été très douée pour faire du dégagisme en 2017. Cette fois-ci, vous proposez à votre tour de les dégager.
Quitterie de Villepin : Moi, je propose juste de faire mieux. Je propose d’accorder à celles et ceux qui le souhaitent une place dans la décision politique.
Je crois fondamentalement à la vertu de la délibération. Je crois fondamentalement que nous sommes plus intelligents ensemble que tout seul. Je pense que personne ne peut être un sauveur.
Je pense que c’est une erreur, aujourd’hui, à notre époque, c’est anachronique de dire un homme seul va résoudre tous nos problèmes. Je pense que nous avons besoin de victoires collectives.
Nous avons besoin de nous engager, de trouver les manières de nous engager. C’est la question que posent les jeunes aujourd’hui en politique. C’est la question aussi de nos aînés.
Sur le territoire, je vois plein de personnes, y compris, qui votent par exemple traditionnellement à droite, qui sont très inquiètes pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Quelle est la terre que nous allons laisser ? Quel est l’héritage que nous allons laisser à nos enfants ?
Christian Makarian : S’il y a bien une circonscription qui peut vous entendre, c’est peut-être celle-ci, parce qu’il faut quand même le dire, vous l’avez vous-même suggéré tout à l’heure, c’est une circonscription sociologiquement beaucoup plus éduquée et beaucoup plus formée, beaucoup plus nantie aussi que toutes les autres, peut-être ? Peut-être serez-vous davantage entendue là qu’ailleurs ? Est-ce que c’est votre pari ?
Quitterie de Villepin : Je crois que dans cette circonscription, nous avons de grandes richesses sur le plan culturel, d’éducation. Et je crois que nous avons des clés pour aider cette fameuse transformation, pour aider la réorientation de cette feuille de route, pour dire : maintenant, on va avoir des actes. Mettre la parole politique en actes. C’est exactement ce qui nous manque.
En fait, ça existe partout dans la société. Je vois des commerçants, des commerçantes qui font un travail incroyable sur le territoire. Je vois des entrepreneurs, des entrepreneuses et beaucoup de fonctionnaires aussi qui travaillent dans les ministères.
Et il y a un décalage entre leur envie de prendre en main notre destinée commune et ce qui se passe aujourd’hui dans le champ politique. Et c’est vraiment ça que j’engage.
Et donc j’invite ces citoyennes et citoyens à prendre et investir leur part de responsabilités en dehors de leur vie personnelle, mais dans le champ politique à mes côtés.
Moi, je suis aussi à leur service pour créer vraiment cette courroie de transmission entre ce mandat parlementaire auquel ils seront associés, pendant cinq ans. On a travaillé pendant six mois avec des étudiants de la Sorbonne, du master ingénierie de la concertation de Loïc Blondiaux.
On a travaillé aussi avec Dominique Rousseau, qui est constitutionnaliste français
Christian Makarian : Professeur de droit constitutionnel, oui.
Quitterie de Villepin : Tout à fait. Pour créer le premier mandat délibératif de France. Voilà, on a travaillé, on a modélisé. C’est donc une candidature intentionnellement et délibérément et intensivement novatrice et créatrice que vous souhaitez ?
Mais oui, moi, je fais confiance aux habitants et aux habitantes pour choisir vraiment d’aller un pas au-delà. On voit bien que la démocratie représentative s’essouffle.
Toutes les conditions sont réunies aujourd’hui. C’est la première élection législative dans laquelle il y a un match.
Il y a un match parce que plus personne ne se prononce sur une troisième mi-temps qui serait automatique. On sait aujourd’hui qu’il va falloir réhabiliter le Parlement.
Il va falloir aussi recréer le lien de la décision politique avec les citoyens et les citoyennes.
Et la question que je pose à celles et ceux qui nous écoutent : moi, je vous fais confiance pour que vous engagiez votre responsabilité dans les décisions politiques.
Est-ce que vous aussi vous allez vous accorder cette confiance et dire : oui, je ne suis pas qu’un simple électeur ou une simple électrice, je suis un citoyen, une citoyenne à part entière et je vais investir ma place dans les décisions politiques.
Christian Makarian : Merci beaucoup. Quitterie de Villepin. Dernière, toute dernière question, en un mot : et Dieu dans tout cela ?
Quitterie de Villepin : Du Dieu en chacun et chacune d’entre nous dans l’autre avec un grand A. Qu’est-ce qui nous anime ?
Pourquoi est-ce qu’on est ici ?
Christian Makarian : Merci Quitterie de Villepin.