Généraliser les Assemblées locales délibératives

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Ce que j’aimerais instituer, si j’avais une baguette magique, c’est… Instituer ces assemblées locales délibératives dans chacune des 577 circonscriptions.

Ça me paraîtrait être une sacrée avancée que le parlementaire, la parlementaire s’asseye un jour par semaine dans son assemblée locale, dans cette assemblée locale où les habitants, les habitantes diront, voilà, là, tu fermes ta bouche, tu nous écoute, on a travaillé, voilà ce qu’on pense de telle loi, voilà ce qu’on aimerait changer dans cette loi, voilà ce que tu pourrais porter…

Et voilà ça réparait déjà beaucoup de choses, en fait.

Ce dialogue qui est rompu, cette peur mutuelle, cette défiance mutuelle et tout ça.

À l’Assemblée, on siège mardi, mercredi, jeudi. OK, ça laisse le lundi, ça laisse probablement le vendredi pour, justement, au lieu de faire en circonscription, l’assistante sociale, sans aucun moyen, finalement aucun levier et de recevoir les gens.

Non, est-ce que les personnes peuvent se réunir ? Est-ce que le parlementaire ou la parlementaire peut partager les moyens qui sont conférés aux mandats pour mettre en place cette démocratie continue au niveau local ?

Et ça changerait tout, en fait.

Avant de voir qu’il y ait les gilets jaunes, on l’aurait vu depuis très, très, très longtemps. Juste parce qu’on se serait assis dans la circonscription. Écouter, entendre, pas forcément débattre.

Mais aussi, comment est-ce qu’on relaie à l’intérieur de l’Assemblée nationale ?

Après, il y a beaucoup… Il faut le créer, cette idée d’assemblée locale délibérative, c’est Dominique Rousseau, constitutionnaliste français, qui a théorisé ça.

Et, concrètement, c’est sympa son idée, c’est intéressant, tous les membres d’une circonscription, tous les inscrits sont membres de droit de l’assemblée locale. Bon, chez moi, c’est 72 000 personnes, un lieu pour 72 000 personnes et comment on fait pour débattre et délibérer ?

C’est vraiment… Concrètement, ça ne marche pas.

Donc on sait, on pressent, et c’est tout l’enjeu de cette campagne.

On va prototyper au fur et à mesure avec les habitants, les habitants designer cette assemblée locale à partir de leurs besoins et de leurs envies. Pas à partir de ce que nous, on projette en tant que penseur ou simplement en ayant envie d’agir sur la démocratie.

Donc, on sait qu’il y a un volet numérique, mais on sait que le volet numérique, il est extrêmement pauvre. Donc le volet numérique, il est plutôt consultatif.

C’est voilà, on peut exprimer, c’est vraiment, c’est la température, c’est chacune et chacun dans la circonscription peut dire, moi cette loi, ça ne va pas du tout.

Donc ça, c’est vraiment de la consultation, mais ce n’est pas du travail.

Le travail, l’élaboration se fait forcément en beaucoup plus petit nombre, avec des moyens, avec des nouveaux métiers, les facilitateurs, les facilitatrices, avec du temps long.

Et donc, c’est vraiment tout l’enjeu pour nous dans cette campagne.

Et ce qu’on aimerait, c’est dire, on ne sait pas si la baguette magique ne va pas arriver, peut-être au début de cette prochaine mandature. Tout d’un coup, je ne sais pas qui va se réveiller en disant ce n’est pas idiot cette idée.

Nous, l’idée, c’est que on avance dans cette campagne, on documente au fur et à mesure comment on va designer cette assemblée locale avec des jeunes. Et c’est vraiment… C’est cette chance d’habiter dans cette circonscription où entre ceux qui font de la philo, de l’ingénierie de la concertation, des sciences politiques, du droit. Et puis n’importe quoi d’autre, de la socio et tout ça. L’idée, c’est vraiment les associer à ça.

On va designer, prototyper, se planter, recommencer, on documente. On documente, comme ça, demain, s’il y a ces nouveaux visages qui rentrent à l’assemblée, bah, on leur donne ce travail que nous, on aura fait et qu’ils adapteront comme ils voudront.

Et puis, on ne sait jamais, s’il y a une réforme constitutionnelle, d’un coup d’un seul, on ouvre les 577.